* Des illusions

Publié le par 67-ciné.gi-2009











Des illusions drame de Etienne Faure










avec :
Aurélien Wiik, Catherine Wilkening, Caroline Guerin, Baptiste Caillaud, Selva Camole, Miguel R. Riera, Patrick Hernandez, Léa Seydoux, Matila Malliarakis, Patrick Poivre d'Arvor, François Busnel, Jessica Nelson, Belinda, Buchman, Carmen, Kiki Lagier-Turzi, Amelia, Montsé et Jennifer


durée : 1h42
sortie le 4 février 2009

musique de
Aube L.








© Delf / Malou



***

Synopsis
Un jeune écrivain à la mode décide de partir écrire son nouveau roman dans une ile emblématique de la Méditerranée, haut lieu du mouvement hippie des années 60 et thème de son futur livre.
A la recherche d'un monde qui n'existe pratiquement plus, au gré des rencontres, il croise une jeune femme troublante et enigmatique qui va l'aider dans ses recherches et servir d'inspiration à son nouveau roman.
Mais, au fur et à mesure qu’il va tomber amoureux de cette fille, celle-ci deviendra de plus en plus inaccessible et mystérieuse pour finir par disparaître complètement...


***

Entretien avec Etienne Faure
- : « Quel était le point de départ de ce projet ? »

Etienne Faure : « Pour mon deuxième long métrage je voulais essayer de parler d'un monde qui est en train de disparaître. Le mouvement hippie a été un moment marquant de la 2ème partie du 20ème siècle. Mouvement de révolte pacifique, il a été un non à une civilisation du profit, de consommation, de violence...
Accompagné par une culture, une façon de vivre, une mode, une musique, son influence a été considérable.
Mais pourtant, 30 ans après la fin du mouvement, en regardant l'évolution de nos sociétés, on peut se demander ce qu'il reste de cette belle parenthèse.
J'ai imaginé le personnage principal (Florent) qui est un jeune écrivain à la mode particulièrement aidé par sa compagne, une journaliste très populaire qui a réussit à en faire ce per- sonnage médiatique autant apprécié par son physique de jeune premier et ses prestations médiatiques que par son talent d'écrivain.
Sylvie représente le présent.
Pour écrire son nouveau roman qui se passe dans le milieu hippie des années 60 il veut se documenter. Il veut essayer de comprendre ce mouvement, écouter les témoignages de ses acteurs.
Pourtant habitué à voyager il se sent étrange dans cette île en hiver. L'isolement lui fait du bien. Cette fille (Eva) que très vite il rencontre va le troubler ; elle est si différente.
Elle représente le passé. Une certaine utopie.
Mais comment se saisir du passé ? Comment arriver à conquérir le passé ? Ce passé qui lui échappe...
Pourtant c'est grâce à elle qu'il peut écrire ce roman ; c'est l'inconnu et l'inaccessible qui nourrissent son écriture.
C'est ce sentiment de frustration qui le motive dans son travail.
Comme les personnes qu'il rencontre, cette fille par sa façon de vouloir vivre mais aussi par son utopie touchante et adolescente, représente ce monde qui ne peut plus exister; pourtant ces gens et cette fille nous renvoient à nos questions sur notre futur. Cette île en pleine mutation est un exemple macroscopique de ce qui arrive dans nos sociétés occidentales. Nous cherchons avec notre écrivain, nous suivons ses hésitations, ses doutes, nous découvrons ses émotions, ses troubles, son désarroi face à cette jeune femme ; désarroi peut être comparable à l'angoisse de la page blanche ou la page noire, pour en fait n'être que le lent et compliqué processus de la création, de l'invention et de sa mise en forme.
A la fin l'écrivain aura vécu, tremblé, découvert, aimé... mais il aura son bouquin. De son vécu, il ne restera peut-être rien d'autre que ce livre.
Et alors sa compagne n'aura plus qu'à mettre en branle ce nouveau monde, faire entrer l'auteur et son livre dans cet univers cathodique, cet autre monde virtuel mais pourtant si réel, si codifié, qui n'aura bientôt même plus le souvenir d'une certaine aventure hippie.
»


- : « Le film à aussi un aspect documentaire, quel est le parti pris de la mise en scène ? »

Etienne Faure : « Tourner avec une équipe légère est un vrai choix de mise en scène. En effet le fait de faire intervenir dans notre fiction des personnages réels de l'univers hippie, d'écouter leurs témoignages, voir leurs vies aujourd'hui, nous rapproche par moment de l'esprit du documentaire l'idée de recherche de document ; c'est une caméra stylo, une caméra qui se manipule dans une liberté comme on pouvait le faire dans les années 60.
L'image est peu contrastée, assez douce dans la partie Ibiza. A Paris un univers plus dur, plus agressif.
»

- : « Et les rôles principaux ? »

Etienne Faure : « Florent est un garçon entre 25 et 30 ans ; il a un physique très agréable ; c'est un personnage qui observe, qui écoute...
J'avais déjà travaillé avec Aurelien Wiik, il a été une évidence dès le départ du projet pour interpréter ce rôle. J'aime beaucoup travailler avec lui, on se comprend sans avoir besoin de parler....c'est plus simple !
Sylvie est brune, très brune ! Belle femme, elle a une petite quarantaine. On ne l'imagine pas avoir de failles, toujours sûre d'elle, son phrasé est rapide. Elle a compris que pour que Florent puisse créer ses romans, elle doit lui laisser sa liberté quitte à mettre son couple en danger.
Eva a une vingtaine d'années. Elle est douce, lunaire avec une gravité dans le regard. Elle dégage une profonde sensualité. Elle se rattache à ce passé qui n'existe plus. Elle est un peu caricatural, une jeune fille qui veut vivre
à la manière de. Elle voudrait être comme sa mère...mais l'époque n'est plus la même.
De toute façon elle n'est qu'un fantôme qui accompagne l'écrivain.
Baptiste, son frère a 20 ans et lui ne comprend rien à ce monde du passé. Il représente un futur qui fait froid dans le dos.
Un futur sans état d'âme tourné vers l'efficacité et la réussite.
On peut simplement se demander si en restant un peu plus longtemps sur cette île il n'en viendrait pas en changer un petit peu.
»

- : « Les personnes interviewées ne sont pas des comédiens ? »

Etienne Faure : « Bien sur que non ! Je voulais absolument avoir ces témoignages et je remercie vraiment tous ceux qui ont participé et m'excuses auprès de ceux qui ont été interviewé et ne sont pas dans le montage final du film.
Ces personnes sont la mémoire vivante et bien vivante de cette époque ils nous montrent leur humour intact, leur joie de vivre même si une certaine nostalgie, et c'est bien compré- hensible, est présente.
Ibizenco d'adoption ils nous confirment à quel point les gens de l'île ont su être accueillants et respectueux des différences.
»


- : « La musique est très importante dans le film ? »

Etienne Faure : « Oui elle donne un ton, une couleur, c'est une musique électronique contemporaine composée par Aube L, une jeune compositrice. Je lui ai demandé de faire une musique qui réunisse un univers musical très contemporain et des références aux années 60/70. Je suis très satisfait de son travail ! Ce n'était pas facile au départ. »

- : « Et le choix d'Ibiza ? »

Etienne Faure : « Il n'y avait pas d'autre choix possible ! C'est ici et nulle part ailleurs !
Mais il ne faut pas trop parler d'Ibiza, il faut rester discret car on en parle beaucoup trop et souvent de la mauvaise manière.
Il n'y a pas 2 endroits au monde comme Ibiza : c'est une île magique faite de liberté, de tolérance, de respect et...d'une certaine folie !
Bien sûr, depuis que tout jeune j'ai connu cette île, il y a eu beaucoup de changements, mais comme le dit
Kiki dans le film, l'esprit reste ! Et restera longtemps encore ! Et je pense que les vrais Ibizenco et ceux qui le sont devenus le savent bien mais il faut être très vigilant car tout ceci devient de plus en plus fragile !
Alors résistance !
»


***

Fiche technique
Réalisateur : Etienne Faure
Scénariste : Etienne Faure
Directeur de la photographie : Olivier Dessalles
Compositeur : Aube L.
Monteur : Alexandre Dhee
Monteur son : Aurélien Bertrand
Mixage : Jean Holtzmann
Costumière : Virginie Rouffignac
Ingénieur du son : Yves Levêque
Régisseur général : Mattieu Rosset
Scripte : Nicolas Paulin
Directeur de production : Patrick Hernandez
Assistant de production : Fanny Perron
Producteur : Etienne Faure et Patrick Hernandez
Production : Eivissa Productions et Bagan Films
Coproduction : Chinchman Poisson fumant et Super Sonic
Distribution : Acte Films
Attaché de presse : André-Paul Ricci et Florence Narozny

***




présentation réalisée avec l’aimable autorisation de




remerciements à
Fabien Houi

logos, textes & photos © www.actefilms.fr











avec l’aimable autorisation de


remerciements à
Aube Lalvée

photo © Delf / Malou

Publié dans PRÉSENTATIONS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article